Renée Frachon

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Renée Frachon
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Renée Frachon, née Renée Toussaint en 1881, morte en 1983, est une poète, une romancière et une voyageuse, qui a notamment inspirée au sculteur Constantin Brâncuși une de ses œuvres les plus connues, La Muse endormie. Par ses origines aristocratiques, son mariage, ses occupations littéraires, ses voyages à travers le monde, ses contacts avec le milieu artistique et son rôle de mécène, la baronne Renée Frachon incarne un peu ce «grand monde» parisien si actif et si visible au moment de la Belle Époque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Renée Toussaint est née en 1881 à Paris[1]. Elle est la fille de René Maizeroy (pseudonyme du baron René-Jean Toussaint, qui est lui-même l'arrière-petit-fils du côté maternel du marquis Paul-Gédéon Joly de Maïzeroy, colonel du Royal-Aunis sous Louis XV). Elle passe son enfance à Versailles et dans le Languedoc, puis part très jeune pour l’Inde et la Chine[2]. À 18 ans, en 1899, elle joue dans L’Enlizement, une comédie de Liane de Pougy[1]. Elle est proche des cercles lesbiens, tels ceux animés par Élisabeth de Clermont-Tonnerre et Natalie Clifford Barney[1].

Renée Toussaint se marie à 22 ans, au début du XXe siècle, en 1903, avec le baron Alfred Frachon, un avocat, descendant lui-aussi d’une lignée militaire[1]. Elle vit entre Paris[3], Agay, Marrakech, Tanger, l’Iran (où elle séjourne sept ans, son mari y enseignant[2]), et la Martinique[1]. Elle se consacre également, comme son père, à l'écriture, publiant des recueils de poèmes à partir de 1921 au Mercure de France et un roman, Le chemin qui ne va nulle part[1]. Elle voyage aussi en Amérique du Sud[2] et fait le tour du monde avec son mari, puis seule[1]. Revenue à Paris, elle fait salon pour le thé recevant les personnalités littéraires et artistiques de la capitale française[1]. En 1906, on lui présente un sculpteur roumain, Constantin Brâncuși[1]. Elle lui commande un portrait qu'il commence à réaliser à partir de 1909[1],[4]. Il réalise plusieurs exemplaires de la sculpture résultant des poses, en argile, marbre et bronze, intitulées La Muse endormie[4],[5]. La baronne Renée Frachon conserve un des exemplaires de cette sculpture, en bronze doré[1].

Un autre exemplaire en bronze est vendu aux enchères à New York en 2017 pour 57,3 millions de dollars[4]. Quand à l'exemplaire possédé par la baronne, bien qu'y étant très attachée, elle l'offre en 1963, à 82 ans, au Musée national d’art moderne, musée intégré au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou[1],[6].

Renée Frachon meurt en 1983, à 102 ans[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Roxana Azimi, « A Beaubourg, La Muse endormie de Brancusi se fait un nom », sur Le Monde,
  2. a b et c « Ailleurs. Renée-Irana Frachon », sur La Galerne Librairie
  3. Annuaire des chateaux et des villégiatures: noms & adresses de tous les propriétaires des chateaux de France, manoirs, castels, villas, etc. en 1909, vol. 23, (lire en ligne), p. 319
  4. a b et c Vincent Brocvielle, « Brancusi. La Muse endormie. Sommeil levant », dans Pourquoi c’est connu ? Le fabuleux destin des chefs-d’œuvre du Centre Pompidou, Centre Pompidou, (ISBN 978-2-7118-7517-7), p. 24-25
  5. « La Muse endormie. 1910. Constantin Brancusi », sur Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
  6. Valérie Duponchelle, « À Beaubourg et Orsay, des icônes sous influence », sur Le Figaro,

Liens externes[modifier | modifier le code]